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jeu sur smartphone

(Photo Raymond Wae Tion)

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La folie Pokémon GO

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Depuis son lancement, début juillet, le jeu sur smartphone en réalité augmentée Pokémon GO cartonne… dans le monde entier. Vingt ans après leur naissance, Pikachu et les autres « monstres de poche » n’ont pas pris une ride et ont réussi à transformer gamers* et Pokéfans* en de « vrais » dresseurs. « Attrapez-les tous ! »… mais en restant prudent.

« Hey! Vous jouez à Pokémon? » Le soir des quarts de finale de l’Euro, Loïc Manglou décide avec ses amis d’aller à la
chasse aux Pokémons en centre-ville de Saint-Denis lorsque le groupe est soudain interpellé. 150 mètres plus loin, deux de leurs amis s’adonnent à la même activité.

« Ils nous ont rejoints, nous ont conseillés et guidés vers les Pokémons qu’ils avaient croisé dans les alentours, rapporte le concepteur de jeux vidéo de 29 ans. La situation était totalement improvisée et magique. » Ce genre de situations risque fort de se multiplier ces prochains jours.

(Photo Raymond Wae Tion)

(Photo Raymond Wae Tion)

Depuis son lancement le 6 juillet 2016, l’application sur smartphone en réalité augmentée, estampillée Nintendo, a mis le monde à ses pieds. Passionnés de jeux vidéo ou de la licence Pokémon, ados ou adultes… tout le monde y joue – même dans les pays où il n’est pas officiellement disponible –, des États-Unis à l’Indonésie en passant par le Nigéria et, bien sûr, notre île.

Nostalgie

C’est pendant ses années collège que Loïc a découvert les premiers Pokémons Rouge et Bleu sur Game Boy Color : « C’était le jeu que tout le monde jouait à l’époque. » Puis, il y a eu la série animée qui passait à la télé, les cartes à jouer, etc. Si le concepteur de jeux vidéo avoue avoir « décroché des derniers jeux » et regrettait les « designs de moins en moins travaillés » des nouvelles générations, se mettre à Pokémon GO lui a permis de se souvenir qu’il connaissait tous les noms de la première génération. « 150, quand même ! » précise-t-il. »

Wesley Folio, alias Kazz, a lui aussi pris plaisir à retrouver les héros de la licence qu’il a également découverts par le jeu sur Gameboy (en noir et blanc). « C’est un mélange de nostalgie et de curiosité qui m’a poussé à l’installer, et puis l’essayer c’est l’adopter », confie l’équipier en restauration de 36 ans.

« Faire sortir les geeks »

L’autre force du jeu est qu’il est basé sur la réalité augmentée. Autrement dit, le dresseur (l’utilisateur de l’appli) voit apparaître des Pokémons dans son environnement réel à travers l’appareil photo de son smartphone. « C’est amusant de voir un Rattata devant toi sur un trottoir », se réjouit Kazz. « C’est la première fois au monde où un jeu vidéo déplace les communautés réputées pour « ne pas sortir de leur chambre », justifie de son côté Loïc, se référant notamment au phénomène social « hikikomori » au Japon.

(Photo Raymond Wae Tion)

(Photo Raymond Wae Tion)

Il souligne que c’est d’ailleurs Nintendo qui a créé la Wii, « la console qui fait même bouger…les personnes âgées en maison de retraite ! »La réalité augmentée pour « Pépé », fondateur et président de la Ligue Pokémon Réunionnaise (LPR), « c’est le rêve de tous les Pokéfans, un rêve qui devient réalité » aujourd’hui. Selon lui, ce n’est pas tant la nostalgie qui pousse les gens à jouer à Pokémon GO, car, « les fans de première heure n’ont jamais arrêté d’y jouer » (jeux vidéo, cartes à jouer, etc.) son succès s’explique par le fait que Pokémon a « trouvé la solution pour toucher le maximum de personnes, en proposant une application gratuite et accessible à tous ».

« Ajoutez à cela une licence mondialement connue et impérissable, poursuit ce père de deux enfants, et un public qui va des jeunes enfants de moins de 10 ans aux grands enfants de plus de 40 ans. Sans oublier ceux qui, comme lui, ont grandi avec « les monstres de poche ». »

Des moments de partage

« Ce qui est génial, c’est de pouvoir sortir du cadre trop fermé du jeu vidéo traditionnel et surtout, pour la première fois, d’avoir un jeu qui parle au père et à l’enfant ajoute Loïc. C’est un jeu intergénérationnel qui se partage. » Une expérience que l’on partage en famille, mais aussi avec de simples inconnus partageant la même passion.

« Comme je suis quelqu’un d’assez communicatif, témoigne de son côté Kazz, j’aborde les autres joueurs afin que l’on partage notre expérience. » D’ailleurs, l’union fait la force dans le monde de Pikachu et ses amis. « Pour l’instant, l’interactivité se fait surtout par les arènes, le seul endroit où l’on peut combattre avec nos Pokémons. »

Mais peut importe que l’on soit dans l’équipe (« team ») bleue, rouges ou jaunes, « l’ambiance est très bon enfant, il n’y a pas d’animosité ». Des moments de partage, les Pokéfans en ont d’ailleurs déjà prévus. Le prochain se tiendra à Sainte- Rose – le rendez-vous mensuel de la LPR – et le 13 août au Coeur Vert Familial à Champ-Fleuri (Saint-Denis). Il s’agira avant tout d’un rassemblement de fans. Au programme: discussion, quiz, jeux (cartes, etc.) et sûrement un peu d’appli mobile!

Extrait du dossier paru le 27 juillet 2016 dans Le Quotidien des Jeunes


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