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(Photo G. Gui)

DI#SE: « Le meilleur moyen de réussir est de ne pas chercher à réussir »

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DI#SE est actuellement sur scène aux Francofolies de La Réunion. Interview de ce jeune rappeur qui, à seulement 18 ans, s’impose déjà dans le milieu musical.

Vous venez de Quimper. La Bretagne a-t-elle une influence sur votre musique ?
– Non, ce n’est pas le cas.

– De quoi vous inspirez-vous pour composer ?
– Je parle surtout de ma vie et de ceux qui m’entourent, je suis dans l’introspection.

– Est-ce qu’on est forcément dans l’ego trip quand on parle de soi ?
– Non pas forcément, ce n’est d’ailleurs pas mon exercice de prédilection.

A quel moment vous avez compris que vous vouliez faire de la musique ?
– J’écrivais déjà lorsque j’ai compris que je voulais être artiste. Mon frère a une une grande influence : nous avions des discussions sur l’art, sur les flows, etc. C’est lui qui m’a transmis cette passion. Je pense que j’étais destiné à faire de la musique.

Vous avez un titre qui s’appelle Baudelaire. La poésie influence-t-elle votre écriture ?
– Le titre Baudelaire n’a aucun rapport avec le poète ! (rires). Je lis peu de poésie, ça m’embête. Je trouve qu’on y met une succession de mots qui sont beaux individuellement, parfois compliqués, mais le rythme n’est pas celui qui m’intéresse le plus.

Quels artistes respectez-vous ?
– J’en respecte beaucoup mais je dirais Stromae. Son travail d’écriture est d’une grande qualité mais on ne s’en rend pas compte quand on l’écoute. On ne s’attarde pas sur le texte, on ne l’analyse pas, on ressent juste sa musique. C’est aussi ce que j’essaye de faire, dans un style différent. C’est très difficile d’écrire pour le très grand public.

Comment percer dans la musique quand on a votre âge et quand on est noyé au milieu des artistes et productions ?
– Je suis très croyant et je pense que je suis béni. La musique est une passion et j’ai la chance de pouvoir l’exercer. Bien sûr, ce n’est pas qu’une question de chance, il y a du travail derrière. Je crois que le meilleur moyen de réussir et ne de pas chercher à réussir. L’envie provoque la frustration. Il faut aussi ne pas tomber dans le piège de faire des choses dont on n’a pas envie pour espérer réussir.

– Le mot « passion » est, étymologiquement, lié à la souffrance. Est-ce qu’il y a plus de moments difficiles ou de moments agréables quand on vit sa passion ?
– Il y a plus de moments agréables. En fait, tant qu’on est en train de faire sa passion, de la pratiquer, c’est forcément agréable. Peu importe que ça marche ou pas.
Le danger, c’est quand on ne prend pas de plaisir, parce qu’on le fait pour de mauvaises raisons. Heureusement, dans ces cas-là, qu’on ne réussit pas parce qu’on serait amené à faire uniquement des choses qui ne nous procurent aucun plaisir.

Propos recueillis par Gaëlle Guillou


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