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Recyclage : trop de téléphones usagés dorment dans les tiroirs

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Cent millions de téléphones portables usagés dorment dans les tiroirs des Français: un rapport sénatorial a appelé jeudi à développer la collecte de ce « produit phare de la société de consommation » pour le recycler ou le réemployer.

« La collecte des téléphones portables usagés (…) reste largement insuffisante par rapport au gisement disponible. (…) On ne collecte qu’environ 15% des téléphones portables mis sur le marché », constate ce document.
Environ 24 millions de portables sont vendus en France chaque année et 92% des foyers en ont au moins un. Ils sont renouvelés tous les 24 à 36 mois, selon le rapport signé de Marie-Christine Blandin (Écologiste) et Jean-François Longeot (UDI-UC).
La collecte très limitée des portables usagés « peut s’expliquer par l’information lacunaire fournie au consommateur, par des freins psychologiques au geste de tri » et par l’absence de contrôle du respect par les opérateurs de leurs obligations de reprise des téléphones usagés, selon le texte qui appelle à définir d' »urgence » une « stratégie » en la matière.
La composition des téléphones en fait « une véritable +mine urbaine+ », rappellent les sénateurs. Ainsi, une tonne de cartes électroniques récupérées sur ces équipements « peut comprendre jusqu’à 1 kg d’or, 5 kg d’argent, 9 kg de tantale et 250 kg de cuivre ».
L’or en particulier « témoigne de l’intérêt économique du recyclage ». En 2012, le traitement de seulement 10.000 tonnes de cartes électroniques, sur 37.000 produites à l’état de déchets, « a conduit à une perte de valeur de 124 millions d’euros pour l’or ».
Recycler les matières premières utilisées est d’autant plus important que les ressources risquent à terme de se raréfier et que certaines, comme le coltan en République démocratique du Congo, sont extraites dans des zones de conflits armés ou « dans des conditions environnementales, sanitaires ou sociales problématiques », soulignent les auteurs.

Malheureusement, « la conception des téléphones est délibérément défavorable » au recyclage et au réemploi, déplorent-ils, citant à titre d’exemples « la quasi-impossibilité de remplacer les batteries intégrées » aux téléphones, les vis non standard, le collage ou le soudage de certains éléments. Le rapport appelle à renforcer la réglementation européenne pour lutter contre « ces pratiques bloquantes ».
Outre une campagne nationale appelant à vider ses tiroirs, le rapport préconise de diversifier les modalité de collecte, d’allonger la durée de garantie de deux à quatre ans, d’améliorer l’information des consommateurs sur la composition des téléphones et la provenance des matériaux.


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