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Chloe Beaumont Eric Orsenna QJ (ne pas reutiliser)

Chloe Beaumont Eric Orsenna

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Une Réunionnaise primée au concours « jeunes plumes » Paris Polar 2016

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Vous avez 24 heures ! (partie 2)

La jeune Réunionnaise Chloé Beaumont et ses camarades de classe Pauline Janbon et Adèle Omont ont remporté le troisième prix du concours « Jeunes plumes » Paris Polar 2016 avec leur nouvelle « Vous avez 24 heures ! ». Les trois élèves sont inscrites en CM1 dans la classe de Mme Laroque, à l’école Arago du 13e arrondissement à Paris. La première partie a été publiée mercredi dernier, voici la suite…et la fin !

 

Mme Panan et M. Balin furent convoqués dans le bureau du directeur afin de procéder à l’interrogatoire. Jean-Paul demanda à M. Caron de les laisser seuls. Marion Panan tremblait tellement que ses longs cheveux roux et bouclés lui cachaient en partie le visage.

Quant à Simon, il paraissait très en colère. Ses cheveux hirsutes lui donnaient l’air négligé. Le trac l’envahit mais il se résolut à commencer :

– Madame, où étiez-vous à minuit la nuit dernière ?

– Je surveillais la salle des maquettes des châteaux forts, répondit la jeune femme d’une voix étouffée.

– Quant à moi, interrompit Simon…Oh et puis zut ! C’est le troisième interrogatoire que l’on me fait subir ce matin, j’en ait assez. J’ai déjà dit tout ce que je savais.

– Là-dessus, Simon sortit en claquant la porte.

Jean-Paul congédia Marion et se rendit vers le compteur électrique. Il constata qu’il n’y avait pas eu de panne d’électricité mais qu’il manquait un fusible. Vraisemblablement, la coupure de courant était volontaire…En examinant les alentours, il trouva un cheveu brun près du compteur.

Jean-Paul appela Jacky pour lui faire part de ses découvertes.

-Tiens, ajouta Jacky, cela me fait penser qu’un ancien prisonnier s’est fait libérer hier soir. Il est brun et on le surnomme « Kevin le braqueur ». Sinon, quoi de neuf au niveau du personnel et du directeur du musée ? Jean-Paul remercia le commissaire. Il se rendit hâtivement à la prison afin d’ouvrir une nouvelle piste. Il y apprit que Kevin le braqueur avait été libéré la veille au soir mais que celui-ci portait un bracelet électronique indiquant qu’il n’avait pas quitté son domicile.

En quittant la prison, un grand bâtiment gris et lugubre, Jean-Paul eut une idée : le coupable avait forcément un mobile. Celui-ci devait avoir un lien avec le musée lui-mêmeet peut-être même avec les Å“uvres qu’il comportait.

Soudain, tout s’éclaira dans son esprit, il se rappela d’un petit détail et se dit :

Mince, comment ai-je pu passer à côté de ça ?

Au crépuscule, le jeune homme réunit dans le bureau du directeur toutes les personnes ayant eu un lien avec la victime, le soir du meurtre : Marion Balan, Simon Balin et M. Caron.

Il avait pris soin de laisser la porte ouverte mais il avait tiré les rideaux et éteint la lumière. La pièce était plongée dans l’obscurité lorsqu’il commença :

– Si je vous ai convoqués tous ici, c’est parce que je suis en mesure de vous révéler le nom du coupable. En effet, celui-ci s’est trahi en révélant un détail que seul l’assassin pouvait connaître.

Jean-Paul s’apprêtait à continuer quand on entendit un bruit de tiroir puis un cri. La lumière revint. M. Caron se tenait droit, pointant un pistolet sur la tempe gauche de Marion. Celle-ci semblait terrifiée et tremblait de sous ses membres. Le directeur quitta la pièce avec son otage mais il n’eut pas le temps d’aller bien loin. La police avait encerclé tout le musée.

Caron menotté, Marion libérée, Jean-Paul expliqua tout à Jacky :

– Caron s’est trahi en décrivant la bague retrouvée à côté du corps de la victime. En effet, n’ayant pas vu Mme Duportail morte, comment pouvait-il décrire aussi précisément un détail qu’il n’était pas censé connaître ? C’est donc M. Caron qui a déposé la bague à côté du corps afin que les accusations portent directement sur Mme Balin. C’est lui qui a coupé le courant pour court-circuiter les caméras de surveillance. Enfin, l’arme du crime a été retrouvée dans une trappe dissimulée sous le tapis de son bureau.

Caron, mis à nu, passa aux aveux :

Jacqueline Duportal l’avait surpris en train de se livrer au marché noir autour de quelques Å“uvres du musée. Elle avait assisté à une transaction illégale contre le directeur et un riche entrepreneur suisse rendait souvent visite à M. Caron.

Après son procès, M. Caron fut jeté en prison pour vingt ans, Jean-Paul fut nommé sergent puis commissaire. Certains soirs, dans un brasserie au coin de la rue, on pouvait l’apercevoir avec un nouveau stagiaire.

– J’espère que vous connaissez les risques du métier, commençait-il.

– Oui, bien sûr, lui répondait le jeune homme qui lui faisait face.

– Si vous trouvez le coupable, vous êtes embauché. Vous avez vingt-quatre heures…

 

Chloé Beaumon, Pauline Janbon et Adèle Omont

 


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