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Des artistes tels que Zanmari Baré et Gaël Velleyen ont accompagné les jeunes.

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« Ce projet m’a évité la prison »

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Neuf jeunes sous main de justice, âgés de 14 à 18 ans, ont donné un concert unique jeudi après-midi
au Kabardock, au Port, aux côtés d’artistes professionnels.

«  Les jeunes ne sont pas là aujourd’hui pour vous dire ce que vous avez envie d’entendre mais vous, vous êtes là pour entendre ce qu’ils ont à dire », rappelle Sébastien Réfesse aux spectateurs présents. L’éducateur en Établissement de placement éducatif d’insertion (E.P.E.I), artiste au sein de Kréolokoz et porteur du projet « La Ressource culturelle », a accompagné neuf jeunes sous main de justice durant plusieurs semaines dans la préparation d’un concert unique qui s’est déroulé jeudi après-midi au Kabardock. Au total, les artistes en herbe ont interprété une vingtaine de chansons, en créole, en français, en shimaoré ou en malgache, et offert un show de plus d’une heure et demie au public constitué de proches et de partenaires.

Visites, ateliers, concerts

Comme l’an dernier, la deuxième édition du projet initié par l’association Line Paradi, le Kabardock et la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) permet à des adolescents confrontés à des difficultés éducatives, sociales et psychologiques de mettre en valeur leurs compétences dans l’écriture, la composition, la musique et le chant, et de les restituer en public.

Un défi de taille lorsqu’on sait que certains « ne savent ni lire ni écrire ». « Tous ont malgré tout quelque chose à exprimer et la musique est en cela un bon moyen de le faire », indique Gaël Velleyen. Les jeunes ont ainsi bénéficié des conseils de différents intervenants, principalement Gaël Velleyen, mais aussi Danyèl Waro, Zanmari Baré et Daoud Latchoumane. Ils ont également eu l’occasion de visiter des structures comme la Cité des Arts, la Kaz Kabar, assister à des concerts, etc.

Une approche qui a visiblement fait mouche. « Ce projet m’a permis d’éviter la prison, estime Benjamin (*), 18 ans. On a pu être sur scène, nous épanouir, et on a appris que ce loisir pouvait devenir un métier ». Pour Quentin (*), 15 ans, les ateliers ont été utiles à « trouver la façon d’exprimer les messages (qu’il avait) à faire passer », comme son rapport au cannabis. « Les textes parlent principalement de ce qu’ils vivent au quotidien et de leur parcours de vie », précise Sébastien Réfesse. Du dance hall au rap, en passant par l’afrobeat et le reggae, les ados ont alterné aussi bien les genres musicaux que les thèmes abordés, face à une audience conquise.
Prochain objectif : inscrire le groupe au festival national de la PJJ, « scène jeunesse » en 2020.

(*) Prénoms d’emprunt

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