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steampunk QJ

Yohan et Emmanuel de l'association Faerya en version "Wild Wild West". (Photos G. Gu)

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Il était une fois le futur…

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Il existe un univers où l’odeur du cuivre se mêle aux vapeurs des machines, où le corset est toujours de rigueur et où l’on peut porter des ailes mécaniques. Un monde fait de « Et si? », un monde passé où le futur est réinventé. Embarquement dans l’univers du steampunk.

S’endormir dans un TGV et se réveiller dans un train à vapeur, en 1883, cela paraît peu probable. C’est pourtant ce qui est arrivé au protagoniste de la nouvelle écrite par Kim Amiano dans le recueil « Steampunk Raphsodie » publié cette année aux éditions La Plume et le Parchemin.

Michel Etheve, Kim Amiano et Nicolas Arthur ont joué le jeu.

Michel Etheve, Kim Amiano et Nicolas Arthur ont joué le jeu.

MD Merca, passionnée par l’univers fantastique, a, elle, choisi de raconter l’incroyable histoire de ce nain qui travaille dans une mine et porte un lourd secret et qui se retrouve à devoir aider une elfe. Du fantasy revisité à la sauce steampunk !

Ce genre littéraire, aussi riche que complexe, est encore « très timide » explique Marie Danielle Merca. La fondatrice de la maison d’édition La Plume et le Parchemin a ainsi organisé un Fantastic Tour le mois dernier, avec une étape sur le thème du steampunk le 23 septembre à la médiathèque Benoîte Boulard du Port. L’idée était de faire connaître le style littéraire au grand public, à travers un atelier de dessin, un stand de tirs, un quiz, du cosplay et bien sûr une rencontre avec les écrivains.

Joelle Brethes, Marie Carpentier et MD Merca aussi!

Joelle Brethes, Marie Carpentier et MD Merca aussi!

Rétrofuturisme

C’est Myriam Barcaville, cosplayeuse au sein de la Metamorphosis Team Cosplay, qui s’est chargée du petit topo. Elle nous apprend que le steampunk est « un style littéraire né dans les années 1800 et que le but était au départ de se différencier du cyberpunk. C’est même une parodie du cyberpunk !»

Le steampunk est aussi une uchronie, c’est-à-dire une réécriture de l’Histoire, un scénario alternatif. « Et si ? » est une formule qui colle parfaitement à ce genre. « Et si le pétrole n’avait pas été découvert, que se serait-il passé ? », illustre Myriam.

D’autres éléments sont propres au steampunk et permettent de l’identifier rapidement : les histoires se déroulent presque toujours pendant l’époque victorienne (1837-1901), l’âge d’or de la révolution industrielle. Ce qui nous amène aux autres ingrédients essentiels de cet univers : les rouages mécaniques, le cuivre, le bois, les trains à vapeur, etc. Le terme « steampunk » vient d’ailleurs du mot « steam » qui signifie « vapeur » et « punk » qui renvoie au futur.

Pour résumer, c’est « de la science-fiction qui se base sur une époque qui a vraiment existé », résume Bruno Dufestin, illustrateur. En bref, c’est du « rétrofuturisme ». Au niveau de l’esthétique aussi, on retrouve généralement les mêmes éléments et accessoires : des montres, de grosses lunettes rondes, des corsets et chapeaux hauts de forme, du cuir, etc.

Gabrielle et son tromblon fait maison.

Gabrielle et son tromblon fait maison.

Du steampunk sur les rails péi

« Jules Verne est un précurseur » dans le genre, notamment avec ses romans « Voyage au centre de la Terre » (1863), ou encore le célèbre « Vingt mille lieues sous les mers » (1869). Certains diront qu’on ne peut cependant pas classer l’écrivain dans cette catégorie car il a vécu et publié ses romans dans les années 1800.

N’allez pas croire que le cadre du steampunk est figé pour autant. Si le genre permet de réinventer les événements du passé, il peut aussi avoir bien d’autres décors que la ville de Londres pendant l’époque victorienne. Kim Amiano l’a bien compris et s’est amusée avec les nombreuses possibilités qu’offre le steampunk, tout en le respectant. La nouvelle qu’elle a écrite, qui débute dans un TGV et se poursuit dans un train à vapeur au 19e siècle, se passe à La Réunion.

steampunk metamorphosis cosplay QJ

Myriam (Mymy Cosplay), Lilly et Jean-Luc se sont éclatés à préparer leur costume.

« N’oublions pas qu’il y avait un train qui traversait autrefois notre île », rappelle-t-elle. Un train à vapeur ! Le cadre idéal pour un scénario steampunk. L’auteure a effectué de nombreuses recherches sur l’ancien train de La Réunion pour écrire sa nouvelle.

Bruno Dufestin, qui animait l’atelier dessin l’étape steampunk à la médiathèque du Port, estime que l’uchronie permet justement d’apporter de la modernité. « On prend les éléments qui nous plaisent, on met du cuivre, des métaux, des machines qui ne fonctionnent ni au pétrole ni à l’électricité, et le tour est joué ! ».

(Extraits du dossier paru dans le Quotidien des jeunes du 18 octobre 2017)

 

 


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